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Légendes urbaines et mythes surnaturels

Légendes urbaines, surnaturel, endroits hantés , mythes du monde entier à faire froid dans le dos

Le mystère du col Dyatlov

Publié le 8 Octobre 2014 par joedalton in Mystère

Le mystère du col Dyatlov
  • En 1959 une expédition de 10 étudiants et guides de l’Ecole Polytechnique de l’Oural disparaît mystérieusement près du Mont Otorten. A l’exception d’une personne qui avait rebroussé chemin pour cause de maladie, tous les randonneurs sont retrouvés morts dans des circonstances extrêmement bizarres. Leur peau présente une couleur orangée, les cheveux ont viré au grisâtre, certains sont uniquement couverts de leurs sous-vêtements. Mais le plus étrange dans cette histoire, c’est que les corps se trouvent à près d’un kilomètre du campement. Seul deux étudiants portent des marques externes de blessures. Une victime a la langue coupée et la tente du campement a été déchirée de l’intérieur. Qu’a-t-il bien pu se passer pour que l’expédition quitte le campement si rapidement ? Attaque d’une tribu ou d’un animal sauvage ? Expérience militaire secrète ou OVNI ?

Les faits

En 1959, l’URSS est en phase de dégèle après la mort de Staline. Avec Nikita Khrouchtchev, une certaine liberté réapparait dans le pays et le tourisme sportif devient à la mode. Une expédition de 8 étudiants et de 2 guides de l’Ecole Polytechnique de l’Oural décide de se lancer un défi en affrontant le Mont Otorten à 1900km au nord de Moscou. Le parcours est classé en catégorie 3, soit difficile mais pas insurmontable pour des gens sportifs et habitués aux skis et à la randonnée. L’expédition part de Sverdlosk (aujourd’hui Ekaterinbourg). Son but est d’atteindre le Mont Otorten, de longer les crêtes sur 100km au sud et de revenir sur Sverdlosk. Le départ est prévu pour le 23 janvier et le retour aux alentours du 12 février. Le chef d’équipe Igor Dyatlov est un randonneur expérimenté et toute l’équipe prend le train comme prévu le 23 janvier en direction de Ivdel, puis en camion jusqu’à Vizhay, dernier village avant d’attaquer les montagnes de l’Oural. Le 27 janvier l’équipe chausse ses skis et démarre son périple. Yuri Yudin, un des membres de l’expédition décide de rebrousser chemin suite à une maladie. Ce sera le seul rescapé du groupe.

Dyatlov avait annoncé que le retour serait prévu vers le 12 janvier, mais qu’il fallait compter avec quelques jours de battement étant donné que les conditions atmosphériques pouvaient s’avérer difficiles à cette période de l’année. Le 20 février, n’ayant aucune nouvelle de l’expédition, l’institut polytechnique décide d’alerter les secours et de dépêcher une nouvelle équipe de professionnels. Mais face à l’absence de traces, l’armée est appelée pour un apport aérien. C’est seulement le 26 février qu’un pilote aperçoit le camp abandonné et donne les coordonnées afin que l’équipe de secours puisse accéder au lieu-dit Kolhat-Syakhl (la montagne de la mort). Ils découvrent alors que le campement a été laissé à l’abandon subitement, puisque la nourriture, les skis et les affaires y compris des chaussures se trouvaient dans la tente effondrée. Autre curiosité, la tente présente une déchirure importante depuis l’intérieur. Les secours remarquent également des traces de pas qui se dirige vers l’orée du bois, mais qui s’arrêtent après 500m. Comme si les membres avaient dû quitter les lieux urgemment en laissant tout sur place. Aucunes traces de lutte ni aucunes traces des occupants.

La découverte des corps

L’équipe de recherche commence la fouille des alentours afin de retrouver les randonneurs. C’est à 1.5km du campement qu’ils retrouvent deux corps pieds nus en sous-vêtement à l’orée du bois sous un grand pin. Il s’agit de Georgy Krivonischenko et Yury Doroshenko. Les corps présentent des brûlures sous les mains, la peau est colorée, comme exposée à des radiations, et les cheveux sont devenus grisâtres. Les restes d’un feu de camp indiquent que les deux victimes s’étaient réfugiées dans cet endroit et avaient tenté de se réchauffer tant bien que mal. A 300m, le corps de Dyatlov est retrouvé couché sur le dos face au campement avec une branche à la main. Enfin à 150m de là, les corps de Rustem Slobodin et Zina Golmogorova gisent comme s’ils avaient voulu ramper jusqu’à la tente. Les médecins déterminent que les cinq victimes sont mortes d’hypothermie. Mise à part les brûlures aux mains, aucune trace de violence ou de blessures n’est constatée. Seul Slobodin présentait une légère fracture au crâne, mais qui ne pouvait être la cause de la mort. Cependant les quatre derniers participants demeurent toujours introuvables.

Il faudra attendre deux mois avant que les enquêteurs découvrent les dernières victimes, qui pourtant se trouvaient à une centaine de mètres en contrebas du fameux pin, sous une couche de neige importante. Les corps ne présentent aucunes blessures externes sauf Tibeaux-Brignolle qui a une fracture du crâne. Les expertises médicales révèlent que les quatre dernières victimes ont succombé de mort violente. Deux présentent un enfoncement de la cage thoracique et une n’a plus de langue. De plus il est visible que certaines victimes auraient arraché des vêtements aux autres pour se réchauffer.

Pourtant malgré toutes ces questions qui restent en suspens, les enquêteurs décident de clôturer le dossier à la fin du mois de mai. Certains documents sont classés confidentiels et la zone est interdite pendant près de trois ans.

Les hypothèses des enquêteurs

Avant de classer le dossier, les enquêteurs ont exploré plusieurs pistes. Tout d’abord l’attaque du campement par une tribu nomade appelée « Mansi », qui auraient pu répondre de manière violente à une intrusion dans un de leur endroit sacré. Cependant cette piste est tout de suite écartée. Les « Mansis » se trouvent à plus de 100km à l’est de la montagne. De plus ils ne s’aventurent jamais en période hivernale dans cette région et ont de bonnes relations avec l’état soviétique. Un seul précédent avait eu lieu avec cette population, mais qui n’avait jamais été prouvé, lorsqu’un géologue avait été retrouvé noyé dans la région dans les années 30. D’après un spécialiste des peuples nomades, les « Mansis » ne considéraient pas le Mont Kolhat-Syakhl comme sacré.

Ils s’orientent alors vers une attaque par des bandits ou des prisonniers en cavale. Mais une fois de plus, cette hypothèse tombe à l’eau, car aucunes autres traces que celles des randonneurs n’ont été découvertes. Le médecin légiste explique de surcroit que les enfoncements thoraciques n’ont pas pu être produits par l’humain, car elles s’apparentent à une force qu’un accidenté de la route pourrait subir dans sa voiture lors d’un violent choc frontal.

Si bien qu’avec aucune trace de lutte et plein de questions en suspens, le dossier fut clos en indiquant que les victimes furent décédées pour des raisons inconnues.

La thèse militaire et la thèse OVNI

Le classement de l’enquête a eu, bien entendu, le don d’irriter de nombreux sympathisants des familles des victimes. A leurs yeux, l’armée devait certainement avoir quelque chose à se reprocher pour clore aussi vite le dossier et surtout le classer en mode confidentiel. L’interdiction de passage dans la zone pendant trois ans agrémentait grossièrement cette pensée.

Cette possibilité était renforcée par la découverte de traces radioactives sur le site et sur les habits des randonneurs. Yudin, qui avait quitté l’expédition, aurait eu accès à certains documents militaires. Il explique que d’après ces documents, les militaires auraient été sur le site dès le 6 février, soit six jours après le drame et surtout 20 jours avant l’arrivée de l’équipe de secours.

Cependant la thèse de l’accident militaire souffre de plusieurs incohérences. Tout d’abord, lorsque l’équipe de secours est arrivée sur place, elle n’a remarqué aucune autre empreinte que celles des randonneurs. Elle n’a pas aperçu non plus de restes d’explosion ou autre débris métalliques. Ensuite la base militaire la plus proche se trouvait à Sverdlosk, à plus de 600km du Mont Kolhat-Syakhl et l’autonomie à l’époque pour un chasseur n’était pas suffisante pour un aller-retour. Ensuite les cosmodromes de Baïkonour et de Plesetsk aurait eu une portée suffisante pour atteindre la région, seulement Plesetsk n’a été opérationnel qu’à la fin de l’année 1959 et les archives indiquent qu’il n’y avait aucune activité à Baïkonour pendant cette période à cause du froid.

Quand à la radioactivité, elle a également une explication. Un incident nucléaire s’était produit en 1958 dans la centrale de Sverdlosk entrainant la fuite d’un nuage radioactif sur la région. Il est donc fort probable que les dosimètres aient enregistré des valeurs supérieures à la normale dans une région encore polluée par un nuage radioactif. De plus les traces repérées sur les habits peuvent être expliquées par les lampes au thorium utilisées qui lâchent de petites particules radioactives.

Quand aux OVNIS, le phénomène est évoqué lorsque plusieurs témoignages avaient fait part de mystérieuses sphères orange qui circulaient au-dessus la région. Non seulement des villageois les avaient aperçus, mais elles furent également commentées par une expédition qui déambulait à une centaine de kilomètres de la zone. Ces apparitions n’ont jamais pu être expliquées.

La thèse naturelle

L’hypothèse naturelle apportée par certains experts et randonneurs chevronnées n’a pas pour autant calmer les esprits. Ils expliquent que l’expédition aurait été surprise par une coulée de neige. Les randonneurs seraient sortis à la hâte sans se préoccuper du froid et se seraient rassemblés à l’orée du bois où ils se sentaient plus en sécurité. Ils auraient fait du feu et un des randonneurs seraient tombés d’un pin où il tentait de ramasser du bois. Ce qui pourrait expliquer la fracture du crâne de Slobodin. Les plus habillés seraient retournés à la tente pour chercher des habits et des vivres, mais se seraient légèrement égarés au retour et seraient tombés dans une ravine. Ce qui expliquerait les enfoncements thoraciques de deux victimes et la fracture du crâne de la troisième. Les autres auraient tentés d’alimenter le feu tant bien que mal, mais seraient morts d’hypothermie en tentant de se rendre jusqu’au camp, ne voyant pas leurs camarades revenir.

Seulement cette version souffre également de quelques légers problèmes. Premièrement le camp était situé sur une pente qui n’excédait pas 30%, donc peu probable qu’une avalanche ou coulée de neige suffisamment importante ait pu se produire et faire fuir les randonneurs. Ils avaient justement choisi un endroit propice à l’établissement d’un camp sécurisé. Deuxièmement, il n’y avait aucune trace de coulée lorsque les secours sont arrivés sur place.

Alors qu’est-il arrivé cette nuit du 1er au 2 février ?

Personne ne le sait avec certitude. Trop de zone d’ombres planent sur cette histoire. Ce qui est sûr, c’est que les randonneurs ont quitté précipitamment leur tente sans prendre le soin de s’habiller et d’emmener quoi que ce soit. Il semble que quelqu’un ou quelque chose les ait surpris et fait fuir, mais quoi ? La thèse naturelle est peu crédible, pas plus que la thèse militaire ou celle d’OVNIS. Néanmoins le classement confidentiel du dossier et l’impossibilité de pouvoir consulter les archives pose un problème qui alimente naturellement les croyances et les soupçons vis-à-vis de l’armée. Surtout que la ville de Svedlosk était une cité verrouillée, du fait du complexe militaro-industriel extrêmement important implanté là-bas. D’ailleurs en 1960, une dizaine de missile avait été envoyés pour détruire un avion américain U-2 qui avait survolé la zone. Alors évidemment certains avancent l’hypothèse qu’une erreur de tir de missile avait pu frapper le Mont Otorten et qu’une section militaire s’était déplacée sur place pour ramasser tous les débris le 6 février. Mais il est difficile de croire une telle version puisque le groupe de secours n’a trouvé aucune trace d’explosion aux alentours du site.

Aujourd’hui a-t-on plus d’indices ?

Malheureusement pas, vu que la Russie n’a toujours pas divulgué plus de détail sur l’affaire du Col Dyatlov. En 1990 Anna Matveïeva commença à constituer un grand nombre de documents sur ce terrible épisode afin d’en sortir un livre sous le titre : « Le mystère du Col Dyatlov ». Ce livre suscita un engouement qui permit à une chaîne régionale d’en sortir un documentaire très suivi. Quand à Yudin, le seul rescapé, il pu enfin créé une fondation Dyatlov à Ekaterinbourg, qui milite depuis 2000 pour l’ouverture des dossiers et d’une nouvelle enquête par l’état. En vain !

Epilogue

Tant que l’état russe ne se décidera pas à ouvrir une nouvelle enquête et qu’il ne divulguera pas les dossiers classés confidentiel, on ne saura jamais exactement ce qu’il a pu se passer sur le versant du Mont Kolhat-Syakhl et pourquoi les randonneurs ont fui si rapidement leur tente. Les familles ont le droit de connaître la vérité plus de 50 ans après les faits. Même si la vérité doit impliquer l’armée ou l’état de l’époque, ce ne sera qu’une bavure supplémentaire dans la longue histoire des erreurs militaires ou étatiques mondiales.

  • Dans la nuit du 1er au 2 février 1959, dans le nord de l'Oural, neuf skieurs de fond trouvent la mort dans des circonstances très étranges.

Un demi-siècle après les faits, cette bien curieuse affaire continue de défrayer la chronique. L'absence de témoins oculaires, les conclusions fantasques des enquêteurs soviétiques, ainsi que l'interdiction d'accès de la zone pendant trois ans ont amplifié le mystère. Le 23 janvier 1959, dix jeunes étudiants de l'Institut polytechnique de l'Oural, huit garçons et deux filles, menés par Igor Dyatlov, partent pour deux semaines de ski de randonnée à travers le nord de l'Oural. Au départ de Sverdlovsk, aujourd'hui Ekaterinbourg, à 1 900 kilomètres de Moscou, le périple, long d'une centaine de kilomètres, doit les conduire jusqu'au mont Otorten, montagne située à dix kilomètres au nord du lieu du drame. À cette période de l'année, cet itinéraire est classé en catégorie 3, la plus difficile. Ce qui, pour ces randonneurs très expérimentés en matière de longues expéditions de ski de fond et de ski alpin, n'a rien d'insurmontable. À mi-chemin, l'un d'entre eux tombe malade et doit rebrousser chemin. Ce sera le seul à revenir vivant.

Plus de langue

Plusieurs semaines plus tard, les corps des neuf victimes sont retrouvés, dispersés sur les collines enneigées. Certains ne portent que leurs sous-vêtements, d'autres des chutes d'habits de leurs camarades. Deux sont blessés à la tête, deux autres présentent de graves lésions internes à la poitrine. L'une des jeunes femmes n'a plus de langue. Des traces de radioactivité sont retrouvées par la suite, et, plus étrange, les proches des victimes témoignent que leur peau présente un hâle orangé et leurs cheveux, une couleur grisâtre.

Qu'est-ce qui leur est arrivé ? Après avoir voyagé en train et en camion, le groupe arrive bien à Vizhay, dernier village avant le désert blanc. La suite des évènements peut être suivie grâce à leurs carnets de voyage et au rouleau de photographies retrouvé par les sauveteurs près de leur dernier campement. On sait que, pendant trois jours, la cordée va skier en suivant les chemins de la tribu des Mansis, peuple autochtone, pour finir par installer son camp à la lisière des hauts plateaux, près de la rivière Auspia, où ils ont laissé du matériel et des vivres pour le voyage du retour. Le lendemain, le 1er février, les randonneurs commencent à traverser le col de l'Otorten, espérant probablement camper la nuit suivante de l'autre côté. Mais la météo se détériore. À cause du blizzard et de la faible visibilité, ils s'égarent et dévient vers l'ouest, en direction du mont Kholat Syakhl, la "montagne des Morts" en langue mansi, située à une altitude juste en dessous de 1 100 mètres. Conscients de leur erreur, ils décident, vers 17 heures, de s'arrêter et de camper sur le flanc de la montagne, à 15 kilomètres de leur destination, et à 1,5 km d'une forêt qui aurait pu leur fournir un meilleur abri.

Deux premiers corps, pieds nus

D'après le road book laissé au club de tourisme sportif, les skieurs devaient être de retour à Vizhay le 12 février. Dyatlov avait prévenu qu'ils pourraient avoir quelques jours de retard. Les recherches ne commencèrent donc que le 20 février. Sur place, les secours découvrent un camp vide, mais toutes les affaires personnelles sont encore sur place. La tente, à moitié détruite, est entaillée de l'intérieur, comme pour permettre à une personne de s'en extirper.

Des traces de pas sont encore présentes sur la neige, faites par des bottes, des chaussettes et des pieds nus. Les empreintes mènent à la lisière d'un bois proche (de l'autre côté du col à 1,5 km), mais sont, après 500 mètres, couvertes par la neige. C'est là, sous un grand pin, que l'équipe de secours trouve les restes d'un feu de camp et les deux premiers corps : Gueorgui Krivonichtchenko et Iouri Dorochenko, pieds nus, en linge de corps. L'imposant sapin exhibe des branches cassées jusqu'à cinq mètres de hauteur, laissant penser qu'un des étudiants a pu y grimper. Trois cents mètres plus loin gît le corps d'Igor Dyatlov, allongé sur le dos, le visage regardant dans la direction du camp, serrant d'une main une branche. En direction de la tente, 180 mètres plus loin, les sauveteurs trouvent la dépouille de Roustem Slobodine. Et enfin, à 150 mètres de lui, celle de Zina Kolmogorova. Leurs mains sont brûlées. Tous deux semblent avoir rampé, jusqu'au bout de leurs dernières forces, vers le campement.

Cage thoracique enfoncée

Une première enquête commence immédiatement après la découverte de ces cinq corps. Les médecins légistes vont déterminer qu'ils sont tous morts d'hypothermie. Bien que le crâne de Slobodine soit le seul fracturé, cette blessure n'est pas la cause du décès. L'examen des quatre autres cadavres, deux mois plus tard, apporte de nouveaux éléments. Le 4 mai, leurs corps sont retrouvés ensevelis sous quatre mètres de neige, dans un ravin de la forêt, à 75 mètres du grand pin. Trois ont succombé à une mort violente. Nicolas Thibeaux-Brignolles souffre d'une fracture au crâne. Ludmila Dubinina et Alexandre Zolotarev ont la cage thoracique enfoncée. Dubinina n'a plus de langue.

Aucune blessure externe n'est visible. Au début, on pense à une vengeance des Mansis, pour punir une intrusion sur leur territoire sacré. Dans les années trente, des chamanes auraient noyé un géologue russe parce qu'il avait escaladé une montagne interdite. Mais cette thèse est vite abandonnée. Le village mansi le plus proche se trouve à 100 kilomètres de là, plus à l'est. Et cette tribu n'a pas pour tradition de se rendre dans la région en hiver, quand le climat est trop rude pour l'élevage des rennes ou la pêche. Écartées également, les pistes de l'abominable homme des neiges, de bandits et de prisonniers en cavale. Les seules empreintes de pas sont celles des randonneurs, et il n'y a aucun signe de lutte rapprochée.

Des phénomènes lumineux orange étranges

L'enquête officielle est rapidement clôturée en raison de l'"absence de partie coupable". Les randonneurs sont morts des suites "d'une force inconnue mystérieuse". Après cette fantastique explication, les documents sont envoyés à un fonds d'archives secret. Les aventuriers sont exclus de la zone pendant trois ans. Il faut attendre les années 1990 pour que les autorités russes décident de déclassifier l'affaire du col de Dyatlov, qui sera suivie d'un vif engouement. Mais quand les parents et les journalistes cherchèrent à consulter les photocopies des rapports rendus publics, ils découvrirent que certaines parties manquaient. De quoi alimenter les théories les plus fantasques et alambiquées. Si le pouvoir russe avait occulté des faits, qu'avait-il tenté de couvrir ? Un test militaire ? De nombreuses personnes commencèrent à y croire. C'était la conviction de Youri Yudin, le seul rescapé, qui se fondait sur les éléments révélés au public. Au cours de la mission de sauvetage, le dosimètre de l'un des secouristes détecta une quantité inhabituelle de radioactivité. Le dossier comprenait également plusieurs témoignages signalant des phénomènes lumineux orange étranges, comme des boules de feu.

Au moment du drame, la base aérienne la plus proche est Sverdlovsk, située à environ 600 kilomètres des pentes du Kholat Syakhl.
À l'époque, les coucous ont une autonomie de vol qui ne dépasse guère les 200 kilomètres. Par ailleurs, les archives de l'armée n'ont signalé aucun tir balistique ayant pu atteindre le nord de l'Oural depuis la base de Baïkonour. Il y a bien, plus proche, le cosmodrome de Plesetsk, mais les premiers tests ne commencèrent qu'en juillet 1959. Cela dit, en tant que cité intégrante du complexe militaro-industriel, Sverdlovsk cristallisait les polémiques. C'est en survolant ce district que fut abattu l'avion américain U-2 par les tirs de 14 missiles antiaériens. Concernant les traces radioactives, elles auraient pu être causées par la fuite du réacteur de la centrale de Sverdlovsk qui, en 1958, provoqua un champignon radioactif sur la région. De son côté, Dubinina manipulait des éléments radioactifs dans le laboratoire de l'Institut polytechnique de l'Oural. En l'an 2000, une chaîne de télévision régionale programma un documentaire sur l'affaire, jamais rendue publique, Le mystère du col Dyatlov. L'écrivaine Anna Matveïeva publia ensuite un livre de référence, du même nom, tandis que les pages des rapports d'enquête furent graduellement mises en ligne sur un forum web. La fondation Dyatlov fut créée à Ekaterinbourg afin de convaincre, en vain, l'administration russe de rouvrir l'enquête.

Une banale coulée de neige ?

Le seul mystère qui plane sur cette affaire se résume à une question très simple : qu'est-ce qui a poussé neuf randonneurs expérimentés à fuir comme des rats leur camp au milieu de la nuit, par moins 20 °C, sans prendre la peine de s'habiller et tout en sachant qu'ils risquaient leur vie ? Et si, au fond, ce n'était qu'une banale coulée de neige, qui, en frappant le camp, aurait mis les étudiants dans un état de panique tel qu'ils auraient découpé leur tente, et se seraient enfuis dans l'obscurité. Près de la forêt, les étudiants se seraient, ensuite, regroupés autour du grand pin, essayant d'allumer un feu pour survivre au froid. En escaladant l'arbre pour couper des branches, Slobodine en serait tombé, se blessant à la tête : ce scénario serait compatible avec les traces relevées sur le tronc et l'examen de sa blessure. Constatant qu'il ne s'agissait pas d'une grosse avalanche, Dyatlov et Kolmogorova auraient essayé de rejoindre leur campement pour récupérer du matériel de survie, malheureusement en vain. De leur côté, menacés par le froid et ne voyant personne revenir, Thibeaux-Brignolles, Dubinina, Kolevatov et Zolotarev auraient décidé de rejoindre leur camp de base. Épuisés, ils auraient progressé dans l'obscurité jusqu'aux abords d'une ravine, peut-être partiellement cachée sous la neige, et seraient tombés dans le trou. À l'intérieur, les victimes auraient tenté de survivre comme elles pouvaient. Zolotarev portait le manteau en fausse fourrure de Dubinina. Le pied de Dubinina était enveloppé dans un morceau du pantalon de laine de Krivonichtchenko, peut-être dans une tentative pour garder la chaleur. Thibeaux-Brignolles avait, quant à lui, deux montres au poignet, l'une indiquait 8 h 14, l'autre 8 h 39.

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